LES EVERGLADES ET LE MAC FISH CAMP

LES EVERGLADES ET LE MAC FISH CAMP

LES EVERGLADES ET LE MAC FISH CAMP (30-01-16)

Après avoir remonté les Keys, nous découvrons les Everglades, une zone sud tropicale du sud de la Floride, constituées de prairies et de savanes inondées. Cette zone protégée nous permet de découvrir pour la première fois les Rangers dont le rôle est d’assurer la sécurité des lieux et de sauvegarder la nature. Ils passent beaucoup de temps également à transmettre leurs connaissances. Nous partons ainsi pour trois jours de découverte avec un seul objectif : les enfants veulent à tout prix devenir Rangers Juniors. Pour cela, ils doivent répondre à un petit carnet d’observation et surtout réussir leur examen. Je crois qu’ils n’ont jamais été aussi curieux ….. Munis de leur petit carnet, ils cochent au fur et à mesure de nos visites chaque animal vu : alligator, crocodile, anhinga, héron, cormoran, serpent, moustique, papillon, lamantin, libellule, lézard, pélican, poisson, vautour, tortue. Seuls le raton laveur et la panthère resteront introuvables. Les premiers se font de plus en plus rares depuis l’apparition du python de Birmanie. Autrefois équilibrée, la chaine alimentaire a été perturbée depuis que l homme a introduit cette espèce…… La panthère, pour sa part, est très rare, d’après les renseignements que nous avons eu au Visitors Center, il n’y en aurait que cinq sur un territoire vaste de plus de 20000 km2.

Nous prenons le temps de nous arrêtons aux différents postes d’observation qui jalonnent la route. Cela peut être un marais, une mangrove, une foret tropicale, une prairie ou une même une pinède.

Tout est parfaitement planifié mais un peu trop à mon gout…… A chaque arrêt, nous suivons un parcours qui nous permet de découvrir les lieux un peu comme s’il s’agissait d’un voyage organisé. Je suis critique mais que voulez vous, c’est mon coté aventure ! Le plus intéressant est sans aucun doute l’observatoire de Royal Palm. Cette petite ballade, appelée « l’anhinga trail », commence par un chemin bitumé pour aboutir à un large ponton en bois sur pilotis qui avance sur les marais.

C’est vraiment une très belle occasion pour observer la faune et la flore. Sur le chemin, nous croisons un serpent  cottonmouth (venimeux), des ibis blanc, un magnifique héron bleu, et un héron vert appelé MacBrain. Apparemment excellent pécheur, il se régale de petits poissons devant nous.

Un peu plus loin, un cormoran fait sa toilette du matin près d’un anhinga noir avec ses petites marques blanches sur les ailes qui le caractérisent. Ils se ressemblent un peu au premier abord, mais nous avons appris à les reconnaitre, car bientôt nous seront de vrais Rangers ! Nous nous approchons très facilement des vautours, il semble que ces derniers ne soient pas vraiment sauvages mais plutôt gourmands….

En fin de parcours, nous tombons sur un superbe alligator, bien portant et bien tranquille (quand je dis tombé, c est au sens figuré, n’est ce pas). Bien que de nombreux touristes l’observent, il n’a pas l’air dérangé. Alors comment reconnaitre un alligator d’un crocodile ? Ce n est pas si compliqué en fait : le premier vient dans un environnement d’eau douce, le second préfère l’eau salée. Ajoutons aussi que l’alligator se différencie du crocodile par son museau beaucoup plus large que son confrère. Bon, ça c’était pour la faune, pour la flore, nous sommes un peu moins doués, il faudra certainement que l’on parcourt un peu plus nos manuels de Rangers !

Nous parcourons ainsi une cinquantaine de miles pour arriver à Flamingo, une petite marina située à l extrémité sud des Everglades et qui débouche sur Florida Bay.  L’endroit est déserté à cette époque, tout est si calme … Un bar situé près du port et un petit coin de restauration fast food sont les seuls commerces existants. Etonnement, il n’existe pas la moindre habitation, moi qui m’attendait à un petit village, je suis surpris. La station d’essence est même abandonnée, heureusement que j’avais  anticipé…… Nous évitons le camping, préférant nous installer gratuitement au bord de l eau. Aux Etats Unis, il faut dire que tous les campgrounds sont payants et bien souvent très chers. Parfois mal situés, ils ne donnent pas toujours envie de s’y installer. Les prestations qu’ils proposent ne nous intéressent pas non plus car nous n’avons pas vraiment besoin d’eau ni d’électricité. Nous pouvons être autonomes pendant 3 voir 4 jours, ensuite nous faisons notre plein d’eau dans une station d’essence ou dans un parc  ….. Le soir même, nos premiers moustiques viennent nous tenir compagnie, on avait mal fermé les fenêtres de devant. Finalement, on est pas si seul. J’en tuerai plus d’une cinquantaine grâce à ma raquette électrique. Surtout ne pas oublier la raquette quand on va aux Everglades……

A notre réveil, je me rends compte que la batterie est à plat. Papa avait oublié d’éteindre les phares ! Nous constatons une nouvelle fois la gentillesse et la serviabilité des américains quand un d’entre s’arrête pour nous dépanner avec son gros pick up.

Ce matin, nous avons la chance d’observer un trio de lamantins qui jouent à cache cache avec nous dans la marina.  Cet animal herbivore en voie de disparition est aussi appelé « vache de mer ». Il possède une face très large ainsi que des yeux minuscules et espacés. Toutes les  minutes, nous les surprenons en train de remonter à la surface, l’appareil photo à la main, prêt pour prendre le cliché souvenir. Robin et Elsa sont excités et jouent à celui qui les verra le premier ! Un peu plus loin, se repose  sur la berge un crocodile. A moitié dans l’eau, avec ses dents de travers, on dirait qu’il nous observe tout en souriant.

En fin de matinée, nous remontons les bords du canal Flamingo après avoir loué un canoë dans la marina. J’aime ce moyen de transport car il est en harmonie avec le silence de la nature contrairement à tous ces bateaux touristiques qui dérangent la paisibilité des lieux. Au loin, nous entendons leur capitaine réciter sa leçon qu’il connait si bien…. A leur approche,  nous n’avons qu’une seule envie : qu’ils s’éloignent de nous aussi rapidement que possible! Sur les bords du canal, je remarque au loin un bois flottant différent des autres….. Il s’agit en fait d’un crocodile immobile qui se dissimule dans l eau, faisant chauffé son crane au soleil. Sans le déranger, j avance l’embarcation jusqu’à une distance d’environ cinq mètres, ce que nous avait  conseillé les Rangers. La raison et la précaution l’emporte sur l’envie de s’approcher davantage. Et j’entends surtout de petites voix qui me chuchotent : non papa, ne t’approche pas!

Nous atteignions ainsi le lac de Coot Bay, après plusieurs milliers de coups de pelles. Ce réservoir d’eau douce nous semble bien grand et nous ne prenons pas le temps de pénétrer dans le lac. Après avoir dialogué avec de sympathiques pécheurs et scruter vainement l’horizon à la recherche de dauphins, nous préférons commencer la descente du canal Flamingo. Cette fois c’est un peu plus facile, nous sommes dans le sens du courant. Sur les berges, les palétuviers disposent d’une multitude de racines qui remontent à la surface, on dirait carrément qu’ils avancent sur ces dernières. Un bruit parfois attire notre attention, mais nous sommes toutefois déçus de ne pas pouvoir observer davantage la faune qui occupe ces lieux. La période ne semble pas particulièrement propice car il faudrait un peu plus de chaleur et d’humidité. Seuls une grande aigrette blanche, un aigle, un anhinga, un héron bleu et un autre crocodile sur la berge nous salueront en silence.

Avant de quitter Flamingo, nous passons faire valider les devoirs des enfants, il faut dire que l’on aura passé du temps à essayer de remplir ce satané formulaire du Ranger junior…. Les enfants, intimidés,  passent leur oral avec succès. Et Robin nous fera bien rire en répondant que l’animal qu’il préfère aux Everglades est …… le cheval. La Rangers, elle-même, passera avec succès son oral de français, c’était une première pour elle qui avait étudié notre langue quelques années auparavant. Alors attention au moindre écart de conduite, nous avons désormais deux Rangers juniors , fiers de l’ être et prêts à tout faire pour sauver la planète Terre !

Nous poursuivons la découverte des Everglades au Mac Fish Camp, une adresse que nous avions obtenue par l intermédiaire de la famille Cavagnis, une famille française qui débuta son tour du monde en camping car 4 ans auparavant. Ce samedi, nous empruntons en fin d'après midi un chemin cahoteux jalonné de petits écriteaux amusants sur plusieurs kilomètres. Cet endroit insolite est habité par deux frères jumeaux Keith et Marshall. Une ancienne bâtisse et ses dépendances bordent le canal, quelques bungalows servent également de chambres d’hôtes. Sur l’herbe et dans l’eau une dizaine d’ airboats attendent impatiemment leurs passagers mais le premier à nous accueillir est un magnifique anhinga qui pose pour nous......

En l’absence des propriétaires, c est Paul, l’employé de service qui nous installe. Nous passons un bon moment à discuter de tout et de rien en s’enfilant quelques bières autour d’un bon feu de bois. Le vent rafraichit les lieux et je grelotte malgré ma polaire, mais Paul lui reste en T-shirt. D’après ses dires, il a toujours chaud et transpire sans arrêt.   L’atmosphère est paisible quand arrive la famille de Marshall. Mais quelques minutes plus tard, la musique a remplacé le chant du vent, les amis de la famille s’exclament à vive voix et une dizaine d’enfants s’agitent autour de nous. Robin et Elsa tentent bien de se joindre à eux mais Elsa reste timide, bloquée par la barrière de la langue. Finalement ils finiront la soirée à regarder des dessins animés  dans le lit de Marshall et Nicole! Je passe la soirée à discuter avec Marshall, discutant un peu du voyage mais surtout de l’histoire de sa famille fortement inspirée de son grand père. Enfant, il perdît sa mère, et fut abandonné par son père qui préféra s’éloigner seul afin d’oublier sa tristesse. C’est donc Mac, le grand père qui s’occupa de Marshall. Il en profita notamment pour lui transmettre toute son expérience et son savoir faire. Le lendemain dimanche, nous voyons défiler les amis de Keith et Marshall. Ca rentre et ça sort en permanence ! Il y a toujours quelqu’un chez eux, on arrive, on s’assoit, on boit une bière, on vient la comme on le veux. Robin et Elsa jouent avec les enfants des uns et des autres, cela peut être un tour de balançoire sur un pneu accroché, une promenade en bateau ou bien carrément un tour de quad avec Shelly. Les enfants sont très indépendants, ils savent pécher, conduire un quatre roue, un air boat ou une barque dès leur jeune âge.

Nous passons paisiblement les jours qui suivent à pécher sur le ponton au bord du canal. Les poissons mordent si facilement que je ne sais plus ou mettre la tête : il faut bien qu’il y en ait un pour décrocher l’hameçon et mettre les nouveaux appâts….. Nous avons deux nouveaux amis qui passent leur temps avec nous : Ali et Gator (c est ainsi que nous avons surnommé ces charmants reptiles). A notre arrivée, ils quittent leur petit nid douillet de l’autre coté de la berge pour venir s’installer à nos pieds (n’exagérons rien, nous sommes quand même sur un ponton)!

Ali est le plus familier, c’est notre petit chouchou, à tel point que l’envie de mettre notre main pour le caresser nous prend parfois. Rassurez vous, ce n est qu’une envie, on n’est pas fou non plus….. Le plus gourmand est Gator : c’est lui qui gobe la majorité des poissons. Comme les poissons sont trop petits et sont immangeables, nous prenons un malin plaisir à vérifier l’adresse de nos invités.

 

Marshall est très occupé ces jours ci, il passe son temps à agrandir sa maison et réalise le plancher de la nouvelle chambre de ses filles. Au fait, ils ont sept enfants! Nous patientons donc jusqu’à mardi pour découvrir les joies de l’air boat, cet engin hydroglisseur propulsé par une hélice aérienne.  La promenade débute à travers un petit sillon d’eau avant d’arriver à une impasse constituée de buissons d’herbes aquatiques. Qu’à cela ne tienne, on fonce à plein gaz survolant les marais. Equipés de nos casques antibruits, nous parcourons les marécages à la recherche des alligators. Marshall, qui connait par cœur les alentours, s’arrête soudain pour nous montrer une maman  qui attend des petits. Elle mesure plus de quatre mètres et est l’un des plus gros spécimens des Everglades.

Après avoir confectionné des colliers de nénuphars sous l’œil admiratif des enfants, Marshall me fait la surprise de m’installer au volant de l’hydroglisseur en remerciement de ma patience. Et là c est le grand bonheur…… une sensation de vitesse et de liberté m’envahit. Les enfants, main dans la main, sautillent de joie sous les soubresauts de l’embarcation.

Nous faisons halte sur l’une des rares iles habitées dans les marais,  habitée cela veut dire qu’une personne vit ici, seule…… L’endroit est privé mais Marshall est un ami du propriétaire, il lui arrive même parfois de venir pique niquer ici avec sa famille. Le sol de cette ile naturelle est surtout constituée de fossiles mais aussi de débris de poterie.

Beaucoup d’animaux comme  un lynx, des cerfs, des alligators et des ratons laveur y ont trouvé refuge. Les arbres ont de gigantesques racines mais certains ont tout de même été déracinés par le dernier ouragan. Ils deviennent rapidement le terrain de jeu des enfants qui imaginent déjà leur cabane dans les arbres !

Nous rentrons tard le soir, après une ballade de près de 2h dans la savane. Le lendemain nous quittons cette famille simple et amicale avec l’impression d’avoir vécu un moment peu ordinaire. Merci à la famille Cavagnis pour cette adresse exceptionnelle et merci à toi Marshall pour ce merveilleux moment que nous a fait vivre !

 

 

 

 

 

 

 

 

Commentaire(s)


De Jpierre GERARD le 16-03-16

merci
merci pout ces belles photos
merci pour ton talent de narrateur !!
merci et surtout bonne continuation les amiss

 

 

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