SUR LES TRACES DES ACADIENS

SUR LES TRACES DES ACADIENS

SUR LES TRACES DES ACADIENS (22-02-16)

(du 17 au 20 février)

 

Qui donc connait les Acadiens à part Michel Fugain ? Aujourd’hui, on les appelle plutôt les Cadiens ou Cajuns, mais prononcez plutôt « cadjin »……

Les Cadiens, sont les descendants des premiers français qui se sont installés à partir du XVIIe siècle en Amérique du Nord dans les territoires  à l’extrême Est du Canada actuel.
Un siècle et demi plus tard, ils sont chassés d’Acadie par les Anglais dans des conditions particulièrement brutales, dispersés, déportés. On appela d’ailleurs cette période « le grand dérangement » ! Après de multiples péripéties beaucoup d’entre eux se sont fixés en Louisiane, principalement dans les zones marécageuses, les Bayous et les prairies du delta du Mississipi. Malgré les velléités de Roosevelt d’éradiquer la langue cajun, les Cadiens ont persisté. Hélas le français se parle peu aujourd’hui car la majorité des jeunes ne pratique pas la langue et les anciens semblent avoir des difficultés à transmettre l’héritage. Petit à petit, au fil des générations notre langue se meurt…..

On est si bien ensemble que l’on ne se quitte plus….. Toujours en compagnie d’Arnaud et de sa petite tribu, nous prenons la « river road » afin de rejoindre La Fayette. La river road est une jolie route qui longe le Mississipi et qui est bordée par de somptueuses demeures accompagnées parfois de cases d’esclaves. Sur cette route, plus de 350 plantations d’indigo, de coton, de riz et de canne à sucre prospéraient jadis sur les rives du fleuve, jusqu’à la guerre de sécession et l’abolition de l’esclavage.

Le bus devant et moi derrière, nous communiquons par l’intermédiaire de mon talkie walkie, les enfants s’éclatent et nous aussi. Quelle bonne idée cet émetteur! Après une halte a Oak alley, une célèbre plantation pour son allée de 28 chênes monumentaux qui guident le regard jusqu'aux 28 colonnes de sa façade, nous ferons les imbéciles au bord du Mississipi. On se moquera bien d’une asiatique qui restera plantée la devant le portail, comme si elle faisait pipi, pendant près d’une heure afin de photographier cette belle allée. Ah, ces touristes ! Bon c’est vrai nous aussi, nous en sommes…….

Le lendemain, nous en profitons pour visiter Laura Plantation, une plantation qui restitue la réalité de l’esclavage. Nous visitons la demeure créole des maitres ainsi que les cabanes en bois des esclaves, une visite sympa où nous rencontrons des français qui voyagent aux USA avec un énorme camping car acheté aux States, un RV (Recreational Vehicule). Evidemmment, il y en a juste un qui trouvera la visite « nulle », je vous laisse deviner le nom du petit bonhomme, c’est toujours le même…. C’est vrai que c’était peut être un peu long pour lui, c’est vrai que le type avec son accent cajun n’était pas si facile à comprendre, c’est vrai qu’il avait l’air de réciter une leçon et qu’il nous laissait peu de liberté pour découvrir les lieux, mais ce Robin….. quel râleur quand il s’y met! 
 

En arrivant à La Fayette, nous ne trouvons pas le centre ville, car en fait nous y sommes. La raison est simple : en Louisiane, comme dans de nombreuses villes d’autres Etats, il n’existe pas vraiment un centre à l’européenne comme chez nous. Il est rare qu’il y ait une concentration de magasins avec une zone piétonne, par exemple …….. En plus tout est généralement étudié pour que les citoyens ne descendent pas de leur véhicule. Oui, c’est bien le royaume des « drives », même les banques sont « drives » ! Il ne manque plus que les toilettes « drives »,  mais nous, on a une longueur d’avance sur eux avec notre camping car….. Qu’importe nous ne sommes pas là pour visiter la ville, nous sommes là pour approcher de près l’un des symboles de la culture cajun : le zydeco. Car ce soir c’est sortie en boite avec toute la bande : Arnaud et moi. Sur l’un de nos guides de voyage, nous avons déniché une adresse qui semble valoir le détour. Le Blue Moon Saloon est un endroit sans prétention qui se met à bouger en fait de semaine, un petit bar sympa avec petite piste de danse et déco bois….. On paye l’entrée comme pour une boite de nuit et après à nous la piste. Ici les gens viennent bien évidemment pour danser, les hommes habillés cool, façon cow boy avec bottes et parfois chapeau font virevolter leur partenaire sur le plancher en bois. L’atmosphère est incroyablement chaleureuse, d’entrée, nous sommes stupéfaits de voir que tout le monde a le sourire aux lèvres, un vrai bonheur……. Jeunes ou moins jeunes, tout le monde semble si heureux ! A chaque danse ou presque, hommes et femmes changent de partenaire, certains jouent la séduction, mais le but semble avant tout le plaisir de la danse. Ce sont les Maragouins qui nous font l’honneur et le bonheur de chanter. Ce groupe est top, tout de suite on accroche fort, cette musique, cette danse et cette ambiance….waouh ! Le sublime son du violon et de l’harmonica associé à la batterie et à la guitare donnent envie de bouger, mais c’est l’accordéon qui remporte notre faveur. Le chanteur, beau gosse jeune avec sa casquette, n’a pas une voix extraordinaire mais ça le fait grave. Il a aussi cet accent créole, cajun, je ne sais pas trop quoi qui fait que l’on ne comprend rien aux paroles. On réalise soudain qu’il chante en français, l’accent est si fort qu’il est quasiment impossible de reconnaitre notre vocabulaire gaulois……on reconnaitra quand même un «  joyeux anniversaire » !  Il y a un certain brin de nonchalance dans cette musique…

On sirote donc deux trois bières pour s’échauffer, Arnaud et moi, le temps de mettre nos muscles en action. Et voila, ce sera finalement une charmante demoiselle, vêtue d’un jean, d’une paire de bottes et d’un Stetson, qui sera la première à m’entrainer sur la piste et à prendre quelques leçons de danse. Cela faisait un certain temps qu’elle devait m’observer et qu’elle avait remarqué mon talent naturel de danseur. Elle ne sera pas déçue…. Arnaud jouera les timides ce soir la. Quant à moi, je me prendrai à nouveau au jeu, et cette fois-ci, je donnerai moi-même la chance à une demoiselle de pouvoir suivre mes pas, ceux qui me connaissent savent que ce sera plutôt l’inverse ! Quand la musique est bonne et que l’on a conscience de vivre un moment particulier, on n’a pas envie que cela s’arrête, mais tout a une fin. Alors, avant de partir, nous nous approchons du chanteur, également accordéoniste, histoire de lui dire combien nous avons apprécié cette soirée.  Au bout de quelques minutes, le type nous avouera qu’il est français et qu’il vient d’une petite ville proche d’Auxerre, incroyable…….

 

 

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